Les filtres à bande étroite Astrodon NII augmentent le contraste des nébuleuses diffuses et planétaires en isolant les raies de transitions interdites de l'azote ionisé N+ (ou [NII], dans la partie rouge du spectre visible, aux longueurs d'onde primaire de 654,8nm et secondaire de 658,4nm). Les filtres NII permettent donc l'imagerie du ciel profond, même lorsque la Lune est présente, au prix toutefois d'un allongement du temps de pose. De même, ils peuvent être utilisés dans les zones où la pollution lumineuse est importante. Ils sont rarement utilisés seuls mais en conjonction avec d'autres filtres à bandes étroites (H-alpha, SII, ou OIII).
La largeur de la bande passante du filtre est exprimée par sa FWHM (Full-Width at Half-Maximum Intensity, ou intensité à mi-hauteur de courbe) en nanomètres. Plus la bande passante est étroite, moins le bruit de fond de ciel est important. Toutefois, la fabrication de ces filtres à bande très étroite est extrêmement difficile et coûteuse. De même, plus la bande passante est étroite, plus il devient difficile de garantir une transmission maximale de la lumière. Ainsi, si jamais la transmission lumineuse décroît de façon trop importante tandis que la bande passante diminue, le filtre n'assure plus sa fonction et le signal se trouve noyé dans le bruit.
La raie NII (658,4nm) est extrêmement proche de celle de H-alpha (656,3nm) et la plupart des filtres H-alpha du marché, dont la FWHM est comprise entre 4,5 et 10, englobent la raie NII. Par conséquent, et en toute rigueur, il conviendrait d'utiliser l'appellation H-a + [NII] pour désigner les bandes passantes des filtres dont la FWHM est supérieure à 4,5. Seuls des filtres très étroits (3nm ou moins) permettent de séparer ces 2 raies très proches. De nombreux objets comme les étoiles de Wolf-Rayet, les nébuleuses planétaires (telles que M27-Dumbell) ou les restes de supernova, possèdent un rayonnement [NII] propre, souvent bien différent de celle de H-alpha et qui peut être intéressant d'isoler.