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Portrait d'Astrophotographe - Céline Mesnard
Catégories :
Portraits d'Astrophotographes
Présentation
Originaire des Hauts-de-France, Céline Mesnard découvre l’astronomie en octobre 2021, presque par hasard. Après un parcours professionnel bien rempli qui la tenait souvent éloignée de chez elle, un souci de santé en 2018 l’amène à ralentir le rythme et à passer plus de temps à la maison. De là naît une passion pour l’observation, d’abord tournée vers les oiseaux, puis vers les étoiles. Un jour, un ancien télescope oublié à la maison par son mari attire son attention : une simple lunette, mais suffisante pour réveiller la curiosité. De fil en aiguille, Céline décide d’aller plus loin et s’équipe d’un Newton 130/650, à la fin de l’année 2020.
L’année suivante marque un tournant : elle participe à la Fête de la Science, découvre le Club d’Astronomie de la MJC de Douai, et ne tarde pas à en devenir membre active. Entre passion et partage, Céline apprend vite, soutenue par les membres du club et par sa propre curiosité. En parallèle de la photo animalière, elle découvre la photographie du ciel, d’abord les circumpolaires, puis la Voie lactée. Sa démarche est guidée par l’envie d’apprendre et de transmettre : aujourd’hui, elle anime des ateliers d’astro-paysage et de ciel profond au sein du club de la MJC de Douai, où elle partage son expérience et sa passion avec les nouveaux venus.
Son matériel #OU
Pour ses prises de vue d’astro-paysage, Céline utilise un Sony A7sII équipé d’un objectif Samyang 24mm, installé sur un trépied photo classique. Un ensemble simple, efficace et transportable, idéal pour ses sorties en pleine nature.
Pour ses séances de ciel profond, elle dispose d’un second setup, plus complet composé d’une petite lunette Sky-Watcher 62ED montée avec une caméra ZWO ASI 533MC, le tout monté sur l’excellente Star adventurer GTI et piloté par un Asiair. Cette configuration lui permet de réaliser des images d’une grande finesse malgré les conditions lumineuses parfois difficiles du Nord.
🔭 Lunette Sky-Watcher 62ED ➔ https://unterlinden.short.gy/sw62ed
🎥 Caméra ZWO ASI533MC Pro ➔ https://unterlinden.short.gy/zwo533mcp
🎥 Monture Star Adventurer GTi ➔ https://unterlinden.short.gy/swsagti
🎥 Boîtier ZWO ASIAIR ➔ https://unterlinden.short.gy/zwoasiairplus
Céline nous présente cette semaine une image intitulée « Arche Galactique au-dessus des Alpes », un superbe panorama réalisé depuis Clamensane, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Chaque année, à l’occasion des Rencontres Alpes Europe Astronomie, Céline profite d’un ciel bien plus pur que celui des Hauts-de-France pour capturer la Voie lactée dans toute sa splendeur. Cette photo est sa première réalisation d’arche galactique, composée d’un panorama de 120 images prises à l’aide de son Sony A7sII.
Chaque vue est issue de l’empilement de 5 poses de 8 secondes, assemblées en trois lignes horizontales, pour un total de 16 minutes d’intégration. Bien que les conditions n’aient pas été parfaites – un éclairage parasite ayant brûlé le premier plan – le résultat reste impressionnant de naturalité et d’équilibre. À l’horizon, une teinte verdâtre trahit la présence d’airglow, tandis qu’au centre, juste au-dessus des montagnes, on peut distinguer Saturne. Sur la droite, la pollution lumineuse de Sisteron rappelle subtilement la frontière entre nature préservée et activité humaine.
Exifs :
- 120 poses de 8s → 960 s (16 min au total)
- Aucun filtre
Traitement : Photoshop, Lightroom, Starry Landscape Stacker, Panorama Stitcher
Décryptage scientifique
L’airglow (ou luminescence atmosphérique) observé sur cette image est un phénomène naturel dû à la recombinaison d’atomes et de molécules dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre. Il produit une lueur verte ou rouge très ténue, souvent visible sur les longues expositions réalisées dans un ciel parfaitement noir. Ce phénomène, distinct des aurores boréales, offre un témoignage direct de la dynamique de notre atmosphère.
La présence de Saturne ajoute une touche planétaire à ce paysage déjà riche : à plus d’un milliard de kilomètres, la géante aux anneaux se distingue comme une étoile jaunâtre. Quant à la pollution lumineuse de Sisteron, visible sur la droite, elle illustre à quel point les lumières artificielles se propagent loin, même dans des zones que l’on croit préservées. L’ensemble compose une scène d’une rare poésie, où le ciel profond, les reliefs terrestres et les phénomènes atmosphériques se répondent dans une même image.
Un peu plus haut, à gauche de Saturne, se glisse une autre merveille du ciel : la galaxie d’Andromède (M31). Située à environ 2,5 millions d’années-lumière, c’est la grande voisine de notre propre galaxie. La voir ainsi se lever dans l’arche de la Voie lactée ajoute une dimension vertigineuse à cette image : celle d’un pont entre deux mondes stellaires.
Avec cette photo, Céline Mesnard signe une œuvre à la fois technique et sensible, où la rigueur de la prise de vue se mêle à l’émotion du moment. Son travail met en valeur la beauté du ciel nocturne mais aussi la fragilité de nos nuits étoilées, souvent menacées par la lumière artificielle. Elle le rappelle avec modestie : sans le Club d’Astronomie de la MJC de Douai, rien de tout cela n’aurait commencé. Un bel hommage à l’esprit collectif et au partage de connaissances qui animent l’astronomie amateur.
Sites et réseaux sociaux de Céline Mesnard
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