Portrait d'Astrophotographe - Pierre Gilet

Catégories : Portraits d'Astrophotographes
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Présentation

Originaire d’Auxerre, Pierre Gilet cultive depuis toujours une curiosité passionnée pour la science et l’espace. Fasciné par la formation des étoiles, des planètes et des galaxies, il a franchi le pas vers l’astronomie amateur à la fin de 2019, lorsqu’il a reçu son premier télescope : un Celestron Nexstar 130 SLT, offert par sa femme. Cette première expérience d’observation fut une révélation : la nébuleuse d’Orion, les anneaux de Saturne, les lunes de Jupiter… un spectacle qui a tout déclenché. 
À force d’expérimenter, Pierre s’est progressivement tourné vers l’imagerie planétaire, un domaine qui allie technicité, rigueur et patience. Sa curiosité et sa précision l’ont poussé à perfectionner son équipement et sa méthode, jusqu’à obtenir des résultats remarquables sur les géantes gazeuses. Derrière son humour discret, on devine un vrai passionné : celui qui passe volontiers ses nuits dehors à guetter un ciel stable, sèche-cheveux en main pour dissiper la buée sur le miroir secondaire, tout en espérant que ni les voisins ni sa femme ne se plaignent du vacarme nocturne !
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Son matériel #OU

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Au printemps 2021, il acquiert d’occasion une Barlow TeleVue ×3, dans l’idée d’utiliser moins d’oculaires à moindre coût. Le vendeur lui propose aussi une petite caméra planétaire… et c’est le déclic ! En la plaçant derrière son télescope, Pierre découvre sur son écran des couleurs sur Orion qu’il n’avait jamais vues à l’œil nu. Ce premier essai marque le début d’une passion durable : « avec un si petit matériel, je pouvais déjà voir tant de choses ! », confie-t-il. Rapidement, il investit dans une caméra plus performante et se lance dans l’imagerie planétaire. La rigueur, la précision, le travail de capture et de traitement l’enthousiasment aussitôt. Le diamètre du 130 devient vite limitant, et il passe à un Newton 250/1200 sur monture EQ6, un ensemble plus polyvalent lui permettant de photographier aussi bien le ciel profond que les planètes. 
Mais la discipline du planétaire finit par l’emporter. Soucieux d’améliorer encore la résolution, Pierre revend ce setup et opte pour un plus gros diamètre : un 300/1600 accompagné de caméras couleurs. Avec ce matériel, il s’épanouit pleinement, notamment sur Vénus, où il travaille dans les spectres infrarouge et ultraviolet pour révéler des structures invisibles à l’œil nu. En 2024, une nouvelle opportunité se présente : un Sky-Watcher Stargate 450P GoTo d’occasion.
Malgré quelques doutes sur la qualité optique et le suivi en alt-azimutal, il se laisse tenter. L’expérience se révèle très positive : « le suivi alt-az est largement suffisant pour le planétaire, et la lumière collectée par un tel diamètre est impressionnante ». Les résultats confirment le choix, avec une résolution exceptionnelle dès que le seeing le permet. Pierre poursuit aujourd’hui une phase d’optimisation minutieuse de son installation. Il a conçu un chariot sur mesure pour déplacer facilement le télescope sans devoir le démonter à chaque sortie, et prévoit d’améliorer la gestion des câbles, la ventilation et la protection contre la buée. Une démarche constante d’adaptation et de précision, fidèle à sa manière d’aborder l’astronomie : avec méthode, passion et curiosité.
🔭 Télescope Sky-Watcher Stargate 450P ➔ https://optiqueunterlinden.short.gy/450p
🔎 Barlow Televue Powermate ×5 ➔ https://optiqueunterlinden.short.gy/powermate5x
⚙️Roue à filtres ZWO EFW Mini ➔ https://optiqueunterlinden.short.gy/efwmini
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Légende : Jupiter et ses satellites
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Pour cette photo de la semaine, Pierre nous transporte dans un ballet céleste fascinant : « Le bal des satellites sur Jupiter ». L’image saisit la géante gazeuse entourée de plusieurs de ses lunes, projetant leurs ombres sur la surface nuageuse de la planète. Cette observation a été réalisée en dehors de l’opposition de Jupiter (janvier 2026), ce qui rend le résultat d’autant plus impressionnant. On distingue clairement les ombres de deux satellites en transit, légèrement décalées de leurs positions respectives en raison de leur diamètre différent, un effet visuel rare et spectaculaire. Pierre souligne aussi quelques détails visibles sur Ganymède, pourtant minuscule comparée à Jupiter : preuve d’un suivi et d’un traitement extrêmement précis.
Exifs :
  • Filtre R : 2 × 70s
  • Filtre G : 2 × 70s
  • Filtre B : 2 × 80s
Total : 440 secondes de dérotation
Le traitement est assuré via Autostakkert, Astrosurface, WinJupos, Gimp et Photoshop : un flux complet qu’il maîtrise désormais avec brio.

Décryptage scientifique

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Sur cette image, Jupiter est accompagnée de deux de ses plus célèbres satellites : Ganymède (1) et Io (2). Les deux projettent leur ombre sur le disque nuageux de la planète, formant un superbe double transit, un phénomène relativement rare à capturer dans de bonnes conditions de turbulence. L’ombre la plus grande, située dans la partie inférieure du disque, appartient à Ganymède, la plus massive et la plus vaste des lunes du Système solaire. Son diamètre dépasse même celui de Mercure, et sa surface est marquée par de vastes zones de glace et de terrains sombres. 
L’ombre plus petite, plus proche de la Grande Tache Rouge, est celle d’Io, le satellite le plus proche de Jupiter. Io est un monde extrême, couvert de centaines de volcans actifs dont certains projettent des panaches de soufre à plusieurs centaines de kilomètres d’altitude. La Grande Tache Rouge, visible sur la droite du disque, est un gigantesque anticyclone de plusieurs milliers de kilomètres de diamètre. Ses nuances rouge orangé contrastent avec les bandes nuageuses claires et sombres, véritables courants atmosphériques soufflant à plus de 400 km/h. Un spectacle rare, saisi ici avec une précision remarquable depuis un simple jardin d’Auxerre. 
Conclusion : Entre humour et précision, Pierre Gilet illustre parfaitement l’esprit de l’astronomie amateur : de la passion, de la débrouille, et beaucoup de nuits blanches ! Son image de Jupiter, capturant ce double transit à distance de l’opposition, témoigne d’un travail rigoureux et d’un sens aigu du détail. Une scène à la fois technique et poétique : le grand bal de Jupiter et de ses lunes, immortalisé depuis la Terre par un astronome au regard attentif et patient.

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