Aux 68° ont succédés les 70° puis les 82°. Les 100° arrivent désormais sur le marché. Explore Scientific propose sa propre gamme d'oculaires à ultra grand champ : les 100° Nitrogen-Purged.
Des champs aussi importants ne sont pas (que) des coups marketing. Le champ visuel d'un oculaire a une très grande importance à la fois dans le confort d'observation et dans la stratégie d'observation avec son instrument. En effet, dans le premier cas, un grand champ offre un sentiment d'immersion dans l'image offerte par le télescope. L'absence de bord de champ donne une sensation très impressionnante de "hublot" sur la voute céleste. Dans le deuxième cas, le grand champ participe au bon usage de son télescope. En effet, dans le cas des télescopes Dobson, on laisse généralement défiler l'objet dans le champ de l'oculaire pour l'observer. Par conséquent, plus le champ est important, plus longue sera la durée d'observation sans avoir à recentrer l'objet.
On pourrait s'interroger sur l'utilité d'un oculaire étanche, car c'est le cas de cette série Explore Scientific, dont chaque corps d'oculaire est étanche et empli par de l'azote. Non pas que l'observation sous la pluie soit dorénavant permise (hors radioastronomie), mais pour un gain de longévité. En effet, un oculaire, comme tout instrument optique (tel que des jumelles, par exemple) est soumis aux aléas climatiques comme l'humidité ambiante, la poussière, les moisissures, etc. En rendant l'oculaire étanche, on isole littéralement tous les éléments optiques qui le composent des conditions extérieures, à l'exception de la lentille d'entrée et de la lentille d'oeil.
Explore Scientific et les oculaires grand champ

La conception des oculaires Explore Scientific a été une collaboration entre ingénieurs opticiens et astronomes amateurs. Les prototypes furent testés de nombreuses fois, en usine et sur le terrain, en conditions normales d'utilisation, afin d'obtenir un produit final optimal.
La photo ci-dessus montre le montage du premier prototype de la série 100° dans l'usine de Kunming, en Chine.
Les oculaires à très grand champ ont été conçus par de nombreux designers optiques. Dès 1965, Wright H. Scidmore dépose le brevet du design optique d'un oculaire ultra grand champ (dont l'un avec un relief d'oeil important) pour le compte du gouvernement américain. Ce design a toujours une grande influence dans le design des oculaires actuels possédant un champ apparent de 68° à 80° de champ. L'idée n'était d'ailleurs pas nouvelle. Dès l'entre deux-guerres, l'opticien allemand Carl Zeiss réalisait des oculaires pour les périscopes des U-Boat dont le champ apparent pouvait atteindre 110 à 120°

Pour chaque oculaire, les lentilles et les intercalaires sont nettoyés avec minutie et précisément alignés avant d'être insérés dans le barillet métallique.
Chaque lentille et groupe de lentilles est traité multicouche EMD™ (Enhanced Multilayer Deposition) et leur champ est noirci pour éliminer les reflets parasites et augmenter le contraste.
Le contraste est encore renforcé par la présence d'un jeu de baffles internes.
Avec leur champ apparent énorme, ces oculaires n'offraient pas seulement une vision panoramique unique, ils fatiguaient moins l'oeil et permettaient à l'utilisateur de mieux se concentrer sur l'observation des détails subtils de l'image pendant une durée plus longue. Dans le domaine militaire, ils ont joué un rôle prépondérant dans la visée des cibles et leur relief d'oeil important évitait de blesser l'artilleur du fait du recul du canon.

Chaque oculaire de la série 100° est scellé. L'air qu'il contient est purgé et remplacé par de l'azote, un gaz inerte et sec. Ce processus permet d'éliminer la formation interne de buée et empêche toute intrusion de particules fines (poussières, spores, champignons, etc.) dans le corps de l'oculaire. La durée de vie des éléments et des traitements optiques s'en trouve augmentée.
Pour s'assurer de la réussite de l'opération, chaque oculaire est ensuite plongé sous 1 mètre d'eau pendant 30 minutes puis inspecté.
Des années plus tard, ces oculaires ont transformé l'expérience visuelle des astronomes amateurs lorsque ces derniers ont commencé à installer des modèles sortis des surplus militaires au foyer de leurs télescopes. La société TeleVue dirigée par Al Nagler proposa l'oculaire Nagler 82° (puis l'oculaire Ethos de 100°), suivi par de nombreux autres marques telles que Meade, Pentax ou Celestron. Du fait de leur coût de fabrication important, leur prix de vente était souvent plus élevé que celui d'un oculaire classique.

Tous les oculaires Explore Scientifc sont inspectés. La finition cosmétique, la qualité du montage et la propreté sont vérifiées.