Tout savoir sur le télescope Kepler Cassegrain 305mm
Le fabricant taïwanais GSO étend sa gamme de télescopes (Dobson et RC) avec désormais une gamme de Cassegrains "purs". Disponibles aux diamètres de 114 à 305mm à f/12, ils offrent plusieurs avantages par rapport aux traditionnels Schmidt-Cassegrain et Maksutov pour les passionnés d'observations planétaires et du ciel profond. La compacité, seulement 21kg, rend le 305mm compatible avec les montures de type Sky-Watcher EQ8.
Avantage de la formule Cassegrain
L'absence de lame de Schmidt évite en effet le dépôt de buée, réduit sensiblement le temps de mise en température et permet d'avoir, comme pour les Newtons, un télescope "100% réflecteur". Les SCT sont en effet désignés sous le terme catadioptrique car constitués d'éléments réfléchissants (miroirs + une lame de Schmidt, équivalente à une lentille). Ce dernier aspect permet aux Cassegrains "purs" d'être adaptés à la photographie sur tout le spectre (au-delà du visible) et particulièrement en infrarouge. Le taux de transmission lumineuse est aussi plus élevé... à 98% au final ! en l'absence d'éléments réfractants et par la présence de traitements diélectrique(99%).
Le contraste, piqué de l'image est aussi augmenté par l'absence d'une lame de Schmidt ou d'un ménisque. L'obstruction centrale est similaire (à 33% seulement 10.9% en surfacique). Les modèles Kepler/GSO disposent d'un miroir primaire parabolique et d'un secondaire hyperbolique ce qui réduit le coût de fabrication par rapport aux Schmidt-Cassegrain. De nombreux baffles internes sont présents pour limiter les réflexions parasites. Les miroirs du 305mm sont en Quartz, matériau reconnu pour sa faible dilatation thermique (ce qui permet de conserver plus longuement la même mise au point, malgré les variations de température externe).
Performances en visuel et imagerie
Un télescope de 305mm de diamètre collecte 12594x fois plus de lumière que l'oeil humain. C'est donc un diamètre important pour découvrir une gamme très étendue d'objets du ciel profond. Galaxies, nébuleuses, amas globulaires et ouverts, comètes toutes les plus belles merveilles célestes sont accessibles pour un plaisir sans cesse renouvelé. Des centaines d'objets peu lumineux sont ainsi à la portée de ce Cassegrain de 305mm dont la résolution de 0.39" secondes d'arc permet de distinguer de nombreux détails. Il démontrera toute sa puissance dans un ciel sombre, à l'aide d'oculaires de grandes focales (supérieures à 35mm) et grands champs apparents délivrant les plus faibles grossissements. Nébuleuses planétaires, nébuleuses diffuses, galaxies spirales, amas globulaires, vestiges de supernovae parsèment notre ciel et montrent des détails riches et variés en particulier à l'aide de filtres anti-pollution lumineuse (UHC, O-III par exemple).
Grâce à un rapport d'ouverture intermédiaire à f/12, Le Kepler Cassegrain 12" est surtout adapté à l'observation des surfaces planétaires :
- Saturne dévoile ses anneaux d'une étonnante manière et laisse entrevoir des détails pourtant situés à des milliards de kilomètres tels que des bandes nuageuses de part et d'autres de son équateur ainsi que la fameuse division de Cassini. La première vision est souvent un choc, les observations suivantes sont toujours plaisantes tant la "planète aux anneaux" est fascinante.
- Jupiter, la plus grande planète du système solaire, entourée de ses satellites galiléens est encore plus riche de détails atmosphériques permettant même de voir, avec un peu de pratique, la célèbre Grande Tâche Rouge. Le Soleil de part sa proximité nous laissent entrevoir de nombreux et très fins détails. Notre étoile observée à travers un filtre spécialement conçu est souvent parsemée de tâches solaires facilement identifiables. Dans les moments de faibles turbulences atmosphériques il est même possible d'y distinguer la granulation solaire. Zones de petites tailles (à l'échelle solaire) bouillonnant à la surface du Soleil.
- La Lune observable dans des zones de fortes pollutions lumineuses donne l'impression, surtout à l'aide d'une tête binoculaire d'être survolée. Montagnes, mers, vallées et cratères lunaires sont tellement beaux et nombreux qu'il vous faudra plusieurs années pour tous les apprécier.
Le domaine de prédilection de cet instrument sera aussi la photographie planétaire. Avec un rapport de focale à f/12, il permet d'obtenir facilement des clichés spectaculaires de la Lune. En utilisant une Barlow x2 voir x3 le Cassegrain Kepler 114mm permet de dévoiler à l'aide d'une caméra vidéo à courtes poses et haute fréquence de prise de vues (type ZWO) de très fins détails sur Jupiter et Saturne.
Avantages mécaniques
Le tube optique est métallique et s'adapte sur votre monture à l'aide d'une queue d'aronde "large" type Losmandy (une deuxième est présente sur la face supérieure). Pour éviter le shifting (inclinaison du miroir primaire lorsqu'il est déplacé par une molette de mise au point) le miroir primaire est fixe... la mise au point s'effectue à l'aide d'un porte-oculaire Kepler Crayford 3" placé à l'arrière de l'instrument. Il dispose de renforts latéraux en acier pour plus de robustesse.
Grâce à une démultiplication 10:1, la netteté s'obtient très facilement et précisément en visuel à faibles et forts grossissements. Plusieurs allonges de différentes longueurs au format M117 permettent d'adapter une grande variété d'accessoires (renvoi-coudé 50.8mm, tête binoculaire, roue à filtres, diviseur optique, caméra CCD/CMOS...). Niveau chercheur la plupart sont compatibles grâce aux 2 sabots de fixation Kepler/GSO présent sur l'instrument.
Le tube est "ouvert" (structure type Serrurier) pour permettre une mise en température plus rapide vu le diamètre de l'instrument, tout en réduisant le poids total (seulement 22kg). La finition est soignée grâce à l'utilisation de pièces en acier inoxydable sous CNC (machines à commandes numériques) et de tubes en fibre de carbone. 3 ventilateurs sont présents à l'arrière du miroir primaire pour accélérer son refroidissement.
Pour aller plus loin : nos articles de blog