Comment choisir sa caméra astro / APN ? #Partie 2 : Ciel Profond

Le développement des capteurs numériques a permis un bond spectaculaire à l’astrophotographie. Il est désormais possible pour un coût modéré d’obtenir des résultats spectaculaires : des images à la fois lumineuses, détaillées… et avec des capteurs de tailles appréciables pour le ciel profond !
Découvrez à travers cet article les caractéristiques importantes à retenir sur la sélection de votre futur caméra… et si vous hésitez avec un APN, nous vous donnerons quelques clefs pour affiner votre choix
Sommaire
Le sujet est vaste, les filtres sont très variés et pour des usages extrêmement différents. Ils sont indispensables pour améliorer les performances de votre instrument ou vous faire découvrir le ciel autrement. Voici les différentes catégories que nous vous proposons de découvrir.
➤ Cette année : 1 bonne résolution à tenir !

Légende : Simulation de tâches d’Airy d’étoiles binaires suivant différents diamètres d’instruments
Copyright © Astrophysique sur Mesure / Benjamin Mollier - DU Lumières sur l'Univers
Le seeing est une grandeur qui permet de caractériser la qualité optique d’un ciel. En France, sous un ciel calme (en termes de turbulences, la pollution lumineuse ne joue pas), le seeing tourne autour d’une FWHM de 2.5 / 3’’ d’arc (Full-Width at Half Maximum - largeur du signal à la moitié de sa hauteur). C’est une valeur valable pour tous les instruments qui permet de comparer différents sites d’observation.
➤ L’échantillonnage : Kézako ?
On utilise la notion d’échantillonnage qui représente la portion angulaire du ciel vu par un pixel à travers la formule : E = 206 x P / F

Légende : En haut – Sous-échantillonnage, les 2 détails ne sont pas séparés (résolu)
En bas – Avec un pixel d’écart, au moins entre les détails, ils peuvent être visualisés séparément lors de la restitution de l’image ©Optique Unterlinden
Si on s’éloigne fortement de cette valeur (un échantillonnage autour de 1 ou 1.5’’/pixel), on risque de :
- Sous-échantillonner (si la valeur est plus grande). Le couple caméra/instrument ne verra pas les plus petits détails possibles
- Sur-échantillonner (si la valeur est trop petite). C’est souvent le cas vu que les pixels sont de plus en plus petits. On n’obtient pas davantage de détails, la cadence de prise de vue est moins rapide, quantité de données supérieures, défaut de suivi / qualité de l’optique plus facilement visibles…).
Notre conseil : La focale des instruments (pour la photographie du ciel profond) varie de 300 à 3000mm… l’échantillonnage peut varier d’un facteur 10 ! Vérifiez cette donnée avant l’achat de votre caméra, même si dans de nombreuses configurations « classiques » (focale autour de 1000mm et pixels de 3/4µm) l’échantillonnage sera directement bon pour le ciel profond.
Pour les instruments dotés de petite focale, privilégiez les caméras avec les plus petits pixels. Pour les grandes focales : des grands pixels (comme ce n’est pas toujours possible le binning, regroupement de pixels, est une alternative, et au pire le sur-échantillonnage n’est pas trop problématique).
- La taille du capteur
Attention : dès le format APS-C la plupart des optiques (télescopes ou lunettes) nécessitent un correcteur (de coma) ou aplanisseur (de champ) pour que les étoiles en périphérie du capteur soient bien rondes comme celles du centre (proches de l’axe optique qui subit le moins de déformation).
Légende : Schéma comparatif de différents capteurs numériques ➔
On peut rajouter à titre d’exemple les capteurs caméras des ZWO ASI-533 (surface : 128mm2) / ASI-294 (251mm2) / ASI-2600 (369mm2) Source : ©Wikipedia

➤ Indispensable refroidissement
Il faut cependant éviter d’activer à 100% le refroidissement… la température finale (température extérieure + refroidissement) évoluerait dans ce cas au cours de la nuit… en raison de la fluctuation de la température extérieure. On cherche à obtenir une température finale constante, pour cela le refroidissement est souvent activé autour de 80%. Vous pouvez alors utiliser les darks d’une même température.
Photo : Vue arrière d’une caméra ZWO ASI1833MM-Pro - Ventilateur sur le dessus et aération du module Peltier sur les cotés

Légende : Courant d’obscurité en électrons par seconde par pixel en fonction de la température sur une caméra ZWO ASI 533MC-Pro.
Plus la température est basse, moins d’électrons « parasites » sont générés
✅ Un capteur couleur est souvent suffisant et très pratique d’utilisation, sauf si vous utilisez des filtres à bande très étroites (type H-Alpha / O-III / S-II 3nm ou 4.5nm)
➤ Top 3 des caméras pour l’imagerie longue pose
Nébuleuse d’Orion M42 - par Olivier Garot (Val d'Oise, France) ➔
Télescope Celestron C11 sur monture équatoriale Sky-Watcher AZ-EQ6.
Caméra ZWO ASI533MC refroidie, réducteur Celestron f/6.3 et filtre UHC.
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

Nébuleuse Hélix - par Cédric Humbert (54, France) ➔
Télescope Sky-Watcher Newton 200mm f/5 sur monture équatoriale Sky-Watcher AZ-EQ6
Caméra ZWO ASI2600MC refroidie, filtres Optlong L-Pro et L-Ultimate
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

Nébuleuse NGC6188 par l’APO_Team (Chili) ➔
Lunette Takahashi TOA-150 f/7.3 sur monture équatoriale
Caméra ZWO ASI6200MM refroidie, filtres Astrodon Ha/OII/SII
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

➤ La grande question : APN ou caméra astro ?
C’est une question récurrente pour toutes les personnes souhaitant se lancer dans l’astrophotographie. Voici quelques pistes pour guider votre choix :
- Tableaux comparatif APN / caméra astro

Les caméras ont un large avantage sur la plupart des APN en termes de rapport signal-sur-bruit (ce qu’on recherche avant tout en imagerie), si vous recherchez la meilleure image possible, il faut vous diriger vers une caméra spécialisée astro. Le gain en sensibilité (encore plus grand sur les capteurs monochromes) et le refroidissement sont avantages très appréciables.
Niveau traitement des images on pense souvent qu’une caméra astro est plus difficile à utiliser sur des logiciels de traitements… mais l’image étant plus lumineuse, avec moins de bruits… vous aurez au contraire plus de facilité !
Nous restons à votre disposition pour toutes questions, conseils sur l’autoguidage, bague d’adaptation, back focus, alimentations…
➤ La grande question : APN ou caméra astro ?

Nébuleuse North America (NGC 7000) par Frédéric Lamagat (France)
Télescope Takahashi Epsilon 130ED f/3.3 / Caméra ZWO ASI2600MC-Pro /
Monture CEM60EC
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

Galaxie du Triangle (M33) par Christophe Vergnes (France)
Lunette Takahashi FSQ-85EDX f/5.3 / Caméra ZWO ASI294MM-Pro /
Monture CEM70 / Boîtier ZWO ASIAIR Pro
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

La Nébuleuse M78 par Mary Bonell (Nantes, France)
Télescope Sky-Watcher Newton 150mm f/5 / Caméra ZWO ASI533MC-Pro /
Monture SkyWatcher HEQ5 GoTo
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

Les Pléiades (M45) par Matthieu Tequi (France)
Lunette Takahashi FSQ-106EDX4 f/5 / Caméra ZWO ASI2600MM-Pro /Filtre Astronomik LRGB 2" / Porte-oculaire motorisé PrimaLuce Lab ESATTO 4"
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

Amas globulaire M15 par Aurélien Chapron (France)
Télescope RC 150mm f/9 / Caméra ZWO ASI294MM-Pro /
Monture Sky-Watcher HEQ5 Pro GoTo / Filtres Baader LRVB
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)

La Nébuleuse de la Lagune (M8) par la Janus Team
Télescope Ritchey-Chretien 520mm f/3.5 / Caméra ZWO ASI6200MC-Pro /
Monture Alcor Systemp Direct Drive / Filtre LRVB 3.5nm
(photo utilisée avec autorisation de l'auteur)
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